Eschatologie en notre temps

AuteurHans Urs von Balthasar

Cette petite étude de jeunesse, publiée après la mort de Balthasar, indique le passage à réaliser depuis une eschatologie cosmologique à une eschatologie christologique personnelle. Vivant dans un temps déchristianisé, tout homme, d’hier et d’aujourd’hui comme de demain, a toujours des raisons d’espérer grâce au Christ : crucifié, acceptant d’être coupé de Dieu, Il porte le péché du monde et nous promet la vie éternelle.

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Description

Sommaire

Le petit volume Eschatologie en notre temps – Les réalités ultimes de l’homme et du christianisme, publié à l’occasion du centenaire de la naissance de H. U. von Balthasar comme volume VI de la réédition critique des Écrits de jeunesse avec un avant-propos de Alois Haas et une postface de Jan-Heiner Tück, reproduit un manuscrit de 1955 qui était déjà près à l’impression mais ne fut jamais édité. Cet ouvrage montre que l’orientation fondamentale de l’eschatologie de Balthasar est déjà définie dès lors.

Ce qu’il y a de remarquable ici, c’est d’abord que Balthasar comprend la mort comme une dissolution et une fragmentation de la vie, et qu’il se démarque ainsi résolument des interprétations idéalistes qui interprètent la mort comme l’achèvement de l’histoire humaine de la liberté. Il dessine en quelques traits le passage à réaliser depuis une eschatologie cosmologique à une eschatologie christologique personnelle. Au lieu de créer une « topographie de l’au-delà » dans laquelle le ciel, l’enfer et le purgatoire sont des lieux clairement définis, les eschata sont lues sur le visage du crucifié ressuscité des morts, Jésus-Christ, qui est à la fois juge et sauveur de l’humanité.

Or, l’option salvatrice-universaliste de Balthasar résulte d’un approfondissement de la théologie de la croix et ne doit pas être confondue avec une théologie de la « grâce à bon marché ». Seules la mort par substitution de Jésus-Christ sur la croix, et, dans la descente aux enfers, l’acceptation d’être abandonné de Dieu et de souffrir la déréliction propre au pécheur, donnent des raisons d’espérer : même les plus perdus pourront encore être sauvés. Cela s’accompagne de réflexions sur la relation entre le temps et l’éternité. Si Dieu, l’Éternel, s’est engagé avec Jésus-Christ dans le temps, alors le temporel a une place en Dieu, et l’éternité de Dieu ne peut être simplement saisie en opposition à l’histoire. L’ouvrage fournit également un exemple de la qualité et de la puissance de la langue employée par Balthasar pour l’élaboration de sa théologie.